D’abord je suis allé chercher Pierre à la gare où Tiphaine nous a rejoint également. Ensuite on a démarré le GPS pour se rendre au Foyer. Ni l’un ni les autres ne maîtrisons la géographie dunkerquoise… On a laissé la gare, le port et la mer dans notre dos…on a traversé ces villes entremêlées, ces passages de canaux, Coudekerque – Branche, Saint-Pol, Téteghem enfin, rue de la briqueterie, foyer des Moëres… 
Je rentre dans l’atelier avec Nathalie, avec Pascal, avec Tommy. 
Je rentre dans l’atelier avec Frédéric, avec Nathan, avec Alexis… 
Je rentre dans l’atelier et je manipule la terre. Tiphaine me montre la « croûteuse », m’explique les étapes. 
Je rentre dans l’atelier et on se met au travail… doucement et intensément.
Chacun choisit son objet à partir d’une vignette dessinée : un bol, une tasse, un pichet, une assiette, une lampe, une boîte à bijoux, un mug… Chacun se met à faire, chacun s’affaire…tout le monde est concentré. Il faut choisir la couleur, il faut choisir de dessiner, de peindre, de couper sans se blesser. Chacun demande de l’attention à Tiphaine ou à Pierre, chacun attend son tour. On raconte à quoi va servir l’objet, pourquoi on veut le faire, à qui on voudrait l’offrir ou pourquoi on voudrait le garder. On est minutieux, on est attentif…On raconte la vie au foyer, ce qu’on va faire après l’atelier, le pot de départ de mardi,  le carnaval de mercredi, l’activité pâtisserie du matin ou les soins esthétiques. On blague. On est dans le respect. On est dans le travail.
On est des artisans potiers, des apprentis…ils sont des artisans potiers, des apprentis, des artistes…les objets sèchent sur la table ronde. Ils sont réunis les uns à côtés des autres. Ils sont tous beaux. Pas encore cuits, pas encore émaillés. Ils n’existaient pas il y a quelques heures, au bout de 5 jours il y en a vingt ! Des objets sont déjà partis pour être cuits puis émaillés… C’est magnifique…